Le Mot du Président
Depuis nos indépendances vers les années 1960, les pays africains ont mis en place plusieurs types de politiques pour se mettre sur les rails du développement. Force est de constater, 60 ans après, cet objectif n’est toujours pas atteint pour la majorité des pays africains.  Il est important de questionner alors où se trouvent les facteurs bloquants sachant que l’Afrique regorge beaucoup de potentialités minérales. On peut citer entre autres les ressources de type énergétique (uranium, gaz, pétrole, etc.), de type métalliques (aluminium, Or, fer, etc.)  et enfin les ressources de type non métallique( Diamant,  zirconium, Sel, etc.).  Pour EAD, les raisons à cet échec sont multiples mais se résumer en un dénominateur commun qui est l’Humain. C’est pourquoi, sans être exhaustif, nous pensons que les pistes de solutions doivent tourner autour de l’Homme pour aspirer au développement.  Nous proposons quelques axes qui nous semblent importants.
  • Le Capital Humain : C’est un concept  qui a été  initié par  Theodore Schultz et développé par Gary Becker, prix  Nobel d’ Economie en 1992.   Pour permettre à la population de développer leurs  aptitudestalents, qualifications,  il faudrait au minimum avoir un système  Educatif au sens large  performant  mais aussi un système sanitaire fonctionnel .Ce capital humain doit se retrouver de façon criarde au niveau de nos décideurs qui ont en leur main l’avenir de dizaines voire des centaines de millions de personnes. Au cas où cette expertise n’est pas disponible, alors il est important que ceux-ci s’entourent de spécialistes afin de les aider à prendre des décisions optimales pour l’intérêt de la population et non pour un groupe donné d’individus. C’est une des missions que s’est fixée EAD qui consiste à venir en aide/appui aux décideurs en leur apportant conseils sur les différentes décisions majeures qu’ils auront à prendre, en privilégiant l’aspect social.
  • Un secteur privé puissant : Après avoir bien formé la population et assuré leur santé (capital humain), il est important que les décideurs mettent en place des mécanismes pour permettre le développement du secteur privé.  C’est pourquoi, EAD pense qu’une solution urgente devrait être la restructuration du secteur de l’Informel qui occupe une parte importante de l’économie Africaine. Aussi, faudrait-il aider nos petites et moyennes entreprises à devenir grandes et les grandes entreprises à devenir des champions sous régionaux. Cela est bien possible en privilégiant le développement endogène et en exigeant des transferts de compétence au niveau des contrats pour tous les marchés qui ne peuvent être exécutées par nos entreprises.
  • Un système sécuritaire renforcé : Après avoir été bien formé et trouvé un emploi à travers un secteur privé dynamique, il est important de baigner dans un environnement de sécurité pour s’épanouir. Beaucoup de pays africains ont vu des conflits de guerre plomber leur dynamique de croissance. C’est pourquoi EAD pense que c’est l’occasion de renforcer les dynamiques unitaires sous régionales voir africaines pour nous permettre d’assurer notre propre sécurité sans pour autant avoir besoin des forces étrangères (Européennes, Américaines) en cas de conflits.
  • Un système Juridique et Social développés : Une manière d’assurer aussi la sécurité interne d’un pays (au-delà des forces de sécurité) est d’avoir un système juridique indépendant (pour éviter des soulèvements populaires lors des élections) mais aussi un système social très développé pour réduire les inégalités (et éviter des rebellions).   Il est noté que les pays qui ont connus plus de conflits en Afrique sont généralement les pays les mieux dotés en ressources minérales.  Pour que ces ressources puissent être bénéfiques à la population, il faudrait que les contrats d’exploration et d’exploitations soient négociés par nos spécialistes du domaine pour l’intérêt de la population et que les revenus issus de ces ressources puissent permettre à redynamiser le secteur privé (créations de plusieurs entreprises sur les produits dérivés), réduire les inégalités (bourses sociales) et réserver une partie des revenus aux générations à venir (pour assurer un développement durable).
  • La numérisation de l’économie : Les pays en voie de développement ont des marges de manœuvres limitées sur leur budget.Cela veut dire que leurs autorités publiques doivent prendre des décisions efficaces, mieux efficientes. Cela passe nécessairement par éviter l’intermédiation qui coute chère à l’Etat et aux contribuables.  Sur beaucoup de politiques sociales, seule une partie minime du montant prévu de départ arrive réellement aux bénéficiaires (certains sont exclus et des non bénéficiaires peuvent en profiter). Une politique de numérisation, encadrées par des textes juridiques de protection de données personnelles, permettrait de mettre en place des politiques d’aide allant directement des   Gouvernants aux bénéficiaires.  Comme conséquence, La lourdeur administrative est réduite (pas d’intermédiaires) entrainant des gains de temps et d’argent.De même cette approche de numérisation permettrait à l’Etat d’augmenter son assiette fiscale. EN effet, plus on est dans une économie numérisée, plus il y a des facilités de faire la traçabilité et donc moins les agents économiques (travailleurs et entreprises) sont enclins à frauder sur leurs déclarations. Par conséquent, l’assiette fiscale de l’Etat va augmenter considérablement.En un mot le solde budgétaire de l’ Etat va augmenter à travers une augmentation des recettes et une baisse des dépenses ( réduction des coûts d‘intermédiation).

Me Ousseynou BABOU, Président des EAD